Visites du jour de l'an ...

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Institués par une loi du 7 frimaire an V (7 novembre 1796), les bureaux de bienfaisance ont pour but de secourir les indigents. Ils succèdent alors aux bureaux des pauvres institués par François Ier. Un rapport sur la situation des bureaux de bienfaisance adressé au ministre de l’Intérieur1nous apprend qu’il existe en France au 31 décembre 1871, 13 367 bureaux pour 35 989 communes2(en majorité dans les communes de moins de 2000 habitants). Le nombre d’indigents est alors estimé à 1 608  129 (soit 1 indigent pour 13 habitants).

Sous l’autorité du maire, le bureau de bienfaisance dispose d’un budget indépendant de celui de la commune. Ses sources de revenus sont diverses : subventions étatique, départementale et, dans une moindre mesure, communale. Certains droits et taxes peuvent lui revenir (par exemple droit des pauvres sur les spectacles, datant de 1541, ou encore concessions dans les cimetières). Après la séparation des Eglises et de l’Etat, les biens des fabriques et leurs revenus sont attribués aux bureaux de bienfaisance (1909). 
La charité privée complète ces ressources : dons et legs sont fréquents ; quêtes, loteries et souscriptions en faveur des pauvres sont régulièrement organisées. Le bureau de bienfaisance de Laon a, par exemple, lancé en 1853 une souscription pour les habitants désirant s'affranchir de l'usage séculaire de porter ou d'envoyer des cartes le premier jour de l'an, en versant dans sa caisse la somme qui aurait été dépensée à cette occasion.

 

Les bureaux ne peuvent pas toujours intervenir dans tous les domaines souhaités : « Les ressources des bureaux de bienfaisance ne leur permettent de donner que des secours modiques […] mais il faut se garder d’en conclure que l’assistance du bureau soit inefficace ou inutile3 » précise l’auteur du rapport. Les bureaux apportent en premier lieu une aide en nature en distribuant aliments, combustibles, vêtements. Traitements médicaux, paiements des loyers, pensions des personnes âgées, mois de nourrices ou frais d’inhumation peuvent aussi être pris en charge. Investis d’un rôle de « secours moral et préventif », les bureaux participent notamment à l’éducation morale (et religieuse avant 1905) des enfants ou à l’attribution de « primes de moralité » en fournissant dots et trousseaux à l’occasion des mariages. Ils contribuent ainsi à « relever le niveau de la moralité publique4 ».

Les bureaux de bienfaisance, chargés de l’aide sociale facultative, fusionnent en 1953 avec les bureaux d’assistance, chargés de l’aide sociale légale, afin de former les bureaux d’aide sociale (BAS) auxquels succèdent en 1986 les centres communaux d’aide sociale (CCAS), existant encore aujourd’hui.

Les registres des délibérations de ces bureaux ont été numérisés par les Archives départementales pour les communes ayant déposé leurs archives. Ils seront disponibles en salle de lecture début 2012 puis mis en ligne dans un second temps. 

Les Archives départementales de l’Aisne vous présentent leurs meilleurs vœux pour l’année 2012.

1Enquête sur les bureaux de bienfaisance, rapport au ministre sur la situation des bureaux de bienfaisance en 1871 par M. Paul Bucquet, président du conseil de l’inspection générale, Paris, 1874 (cote 4°381). 
2La création d’un bureau de bienfaisance n’est pas obligatoire, les communes peuvent choisir de créer une simple commission charitable. 
3Ibid., p.55 
4Ibid., p.60.