Retraite anticipée à 70 ans !

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Sous l’Ancien Régime, l’instruction des enfants est notamment dispensée par les petites écoles. Depuis le XVIe siècle, s’est ancrée l’idée que la socialisation des enfants ne doit pas reposer uniquement sur les parents mais qu’il faut une personne spécialisée pour les éduquer. Les écoles sont chargées avant tout de transmettre la foi mais aussi les rudiments de la lecture, de l’écriture et du calcul. De grandes disparités existent entre le nord et le sud du royaume, les villes et les campagnes, les pays de plaine et les pays de montagne.
Les écoles sont plutôt communales dans le sud, avec des maîtres surtout laïcs, et essentiellement paroissiales dans le nord, avec des maîtres le plus souvent clercs. L’influence du clergé dans l’éducation, de la seconde moitié du XVIIe à la fin du XVIIIe siècle, est un des moyens de combattre le protestantisme.
Il est très difficile, faute de documentation, de connaître le nombre d’écoles existant, surtout dans le monde rural. On sait néanmoins que les écoles de filles sont moins nombreuses que celles de garçons. La fréquentation scolaire varie selon l’origine sociale des enfants et selon la situation géographique de leur habitat par rapport à celle de l’école.

Le maître d’école (expression qui remonte à la fin du XVe siècle) se doit d’être d’une conduite irréprochable. Sa rémunération pèse sur la population locale, spécialement imposée. Le montant prévu par la déclaration royale du 13 décembre 1698 (150 livres par an pour un maître, 100 livres pour une maîtresse) est rarement respecté. Parfois, un traité est passé entre habitants et maître d’école, fixant les obligations et le salaire de celui-ci. Le nombre d’enfants fréquentant l’école peut entrer dans les critères de fixation de ces appointements. 

Les enfants, de niveau et d’âge différents, sont regroupés en une classe unique, avec un effectif dépassant souvent les 50 élèves. Les conditions matérielles sont donc difficiles, aggravées parfois par l’incapacité du maître à transmettre son savoir… Les maîtres les plus médiocres sont souvent dans les petites villes et les campagnes. Les grandes villes, où la rémunération est plus élevée, attirent les meilleurs qui n’hésitent pas à changer fréquemment de poste.

En 1784, à Ohis, le maître d’école, supposé être de bonnes mœurs, ne l’est plus depuis 10 ans déjà… Il souffre d’un mal jamais clairement nommé, mais si élégamment décrit qu’il est aisé de le deviner. La communauté d’Ohis, après de vaines tentatives de guérison et pour sauver l’éducation de sa jeunesse, se voit contrainte de solliciter auprès de l’intendant de Soissons l’autorisation d’élire un nouveau maître d’école et d’imposer tous les habitants en vue d’offrir une pension alimentaire au maître congédié. Cet esprit de charité envers ce dernier, en souvenir de ses 32 ans de bons et loyaux services, doit éviter qu’il ne sombre dans un autre mal, la mendicité. Cependant tous les habitants ne sont pas gagnés par cet élan d’humanité, seule l’autorité de l’intendant peut donc les y obliger.

Profitons de ce document pour souhaiter une joyeuse rentrée à tous les enfants ! 

Pour aller plus loin : - Sous la direction de Bruno Poucet, Mille ans d’éducation en Picardie, Guide de recherche en histoire de l’éducation, 2008 (cote : Arch. dép. Aisne, INV 825)