Occupation et environnement
Sapin(s) de Noël dans la cathédrale de Laon (1915) - 6 Fi Laon collection Karl Lötze 17
Décembre 1914, Montcornet
« Décembre 1914, Montcornet.
Depuis le commencement du mois de novembre, les habitants ont été étonnés du nombre de véhicules passant par Montcornet et transportant des sapins de toutes tailles. Bientôt à la mi-décembre, deux énormes arbres de Noël ornaient le chœur de l’Eglise Saint-Martin qui était décorée de guirlandes et de verdure ( …). »
Jean et Marie-Odile LECLERE (dir.), Le pays rostand occupé-La région de Montcornet et de Rozoy-sur-Serre de 1914 à 1918, Montcornet, 1996, déc.1914-p. 2.
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Mars 1915, Rozoy-sur-Serre
« Mars 1915, Rozoy-sur-Serre.
Depuis quelque temps, les occupants ont décidé de prendre possession du bois de notre région. Ainsi, dans le Val-Saint-Pierre, ont été abattus et expédiés vers l’Allemagne les plus beaux arbres de la forêt, tandis que leurs branches ont été transformées sur place en charbon de bois.
Le 11 mars, on voit aussi de beaux troncs de chêne passer dans Rozoy vers la gare, venant, paraît-il, des bois de Fraillicourt ou de Renneville (…). »
Ibid., mars 1915-p. 1.
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Mai 1915, Rozoy-sur-Serre
« Mai 1915, Rozoy-sur-Serre.
Le lundi 17 mai, six ouvriers comme tous les jours sont convoqués [à la Kommandantur]. Ils doivent creuser une tranchée pour prendre de l’eau du canal Vadez pour que les soldats puissent se baigner. Il s’agit en fait d’une dérivation de la Serre pour l’organisation de ces bains froids. Toute la semaine, on s’activera pour terminer ces travaux avec l’embauche de nouveaux ouvriers. Des cabines ont même été construites. »
Ibid., mai 1915-p. 2.
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Juillet 1915, Rozoy-sur-Serre
« Juillet 1915, Rozoy-sur-Serre.
La Kommandantur par un ordre du 24 juillet (…) : « …Pour les terres à semer à l’automne, les principes sont le suivants :
- les jachères (les terres pour le blé, les trèfles et l’incarnat) sont à labourer aussitôt et à semer avec semence d’hiver si l’état de la culture et du sol le permettent. Il faut semer le blé sur les terrains plus fermes et le seigle sur les terrains plus doux (où on cultive l’escourgeon, on peut semer celui-ci).
- tous les fumiers des écuries sont à conduire aux jachères ou aux champs d’orge d’hiver qui sont récoltés. Ceux-ci seront maintenant cultivés avec du blé(…). »
I
bid., juillet 1915-p. 1.
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Août 1915, Montcornet
« Août 1915, Montcornet.
Le 31 août, un ordre de la Kommandantur interdit de cueillir et d’abattre les pommes et les poires. Les fruits tombés sont seuls à la disposition des habitants.
Autrement dit, on ne doit pas cueillir les pommes sur ses pommiers et il faut attendre qu’elles veuillent bien tomber. »
Ibid., août 1915-p. 3.
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Novembre 1915, Rozoy-sur-Serre
« Novembre 1915, Rozoy-sur-Serre.
Le 13 novembre, un ordre est donné aux femmes et enfants du pays de ramasser les feuillages dans le but de faire des litières pour les animaux pour économiser la paille. En cas de non-observation de cet ordre, des réquisitions de paille et de foin seront effectuées et les cultivateurs seront rationnés. »
Ibid., novembre 1915-p. 2.
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Janvier 1916, Rozoy-sur-Serre
« Janvier 1916, Rozoy-sur-Serre
A la fin du mois de janvier, les derniers noyers de la commune et des villages voisins sont tombés sous la hache. Même les plus vieux, centenaires, creux et d’un bois médiocre, ont été jetés à terre et élagués. Il s’agit d’un ordre formel d’un inspecteur des forêts allemand qui a dit à la Kommandantur qu’en Allemagne, tous les noyers ont été utilisés et qu’on ne doit pas en laisser non plus dans les territoires occupés. Celui du patronage n’a pas non plus échappé au massacre. La Kommandantur a fourni pour ce dernier un bon de 1027 francs correspondant à la valeur du bois emporté. »
Jean et Marie-Odile LECLERE (dir.), Le pays rostand occupé-La région de Montcornet et de Rozoy-sur-Serre de 1914 à 1918, Montcornet, 1996, janvier 1916-p. 3.
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Mai 1916, Rozoy-sur-Serre
« Mai 1916, Rozoy-sur-Serre
Plusieurs notes avaient alerté les parents des enfants qui vagabondaient dans les rues et y faisaient des bêtises. Cette fois-ci, ordre a été donné le 4 mai à vingt gamins du pays d’aller au travail dans les champs pour échardonner. Cela risque de durer plusieurs jours. Le temps est chaud et sec. Ils n’iront donc pas en classe. »
Ibid., mai 1916-p. 2.
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Août 1916, Rozoy-sur-Serre
« Août 1916, Rozoy-sur-Serre
Un peu partout des textes fleurissent à propos de la récolte des grandes orties. Ce travail doit se faire avec le plus grand soin pour un rapport de 8 francs les 100 kg d’orties séchées et effeuillées. Des instructions strictes ordonnent de ne couper que celles qui dépassent les 50 cm, au niveau du sol. Ils ne faut pas les arracher pour qu’elles repoussent. Les rames ainsi récoltées doivent être séchées, effeuillées et décapitées. Pour rassurer les moissonneurs d’un genre nouveau, en particulier les enfants et les vieillards, il est précisé que les orties perdent leurs propriétés irritantes une fois desséchées. En attendant, il faut les cueillir fraîches. Ensuite, il faut en faire des bottes avec beaucoup de précaution puisque les rames cassées sont sans valeur. Les feuilles serviront de fourrage pour les bestiaux avec les mêmes qualités nutritives que le foin.
Que fait-on avec ces orties ? Des sacs pour les tranchées avec du sable ou de la terre à l’intérieur. Cela représente, après les chardons, beaucoup d’heures dans les champs, talus et fossés. »
Ibid., août 1916-p. 2.
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