L'occupation allemande
Pétition
À travers l'exemple du petit village de Montloué, proche de Montcornet, aux confins de l'Aisne et des Ardennes, il s'agit de découvrir les réalités quotidiennes et concrètes de l'occupation allemande.
Dans les 222 communes occupées du Nord à la Meuse, pendant plus de cinquante mois (de septembre 1914 à novembre 1918), les habitants subissent les ordres de la Kommandantur locale (ici, celle de Montcornet).
La pathétique pétition, "supplique" adressée dès l'automne 1914 par les conseillers municipaux de Montloué au gouvernement suisse (sur la suggestion des autorités allemandes !), signale déjà de façon dramatique les conséquences de l'occupation.
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Réquisitions
Les Allemands réquisitionnent l'essentiel des ressources. Ils vivent aux dépens des populations occupées, leur laissant tout juste de quoi subvenir à leurs besoins alimentaires. Céréales, oeufs, bétail, sucre, miel, vin, etc., et bien d'autres produits ou objets non-alimentaires doivent être livrés à l'occupant, à date et heure fixes.
La requête de la Kommandantur de Montcornet du 27 septembre 1914 pour des "légumes et les autres choses " est caractéristique. Rien n'est laissé au hasard. Le nom de chaque contributeur forcé est scrupuleusement noté par les autorités municipales ainsi que la quantité fournie : tous les comptes seront précieux pour l'évaluation des dommages de guerre.
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Travaux forcés
Totalement exploités par l'occupant, coupés du monde extérieur, les habitants restés au village (femmes, adolescents, hommes âgés non mobilisés), doivent accomplir des travaux forcés.
En voici deux exemples : le travail des champs ("travail à la batteuse") et le travail à la gare de Rozoy-sur-Serre, ici pour le déchargement des wagons.
Tout est strictement répertorié, calculé sur d'innombrables cahiers ou fragments de page manuscrits, écrits à l'encre ou au crayon de bois. Gare aux récalcitrants, la fin du second paragraphe laisse planer la menace de punitions graves.
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