L'exode

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L'exode

Dès le 11 mai, lendemain de l’offensive allemande, des colonnes de réfugiés belges passent en France. Quand elles arrivent dans le département, les Axonais n’hésitent pas à leur venir en aide. Tel est le cas à Marle, où sous la direction du commandant Houdry, les habitants aident à distribuer des vivres et conduisent des groupes de réfugiés jusqu’à Laon.

Mais quand ce sont des Français qui commencent à arriver du nord et des Ardennes, la peur reprend ses droits. Les souvenirs de la Première Guerre mondiale sont encore trop présents et les Axonais ne veulent pas revivre l’occupation. C’est cette terreur, alimentée de quelques rumeurs lancées par des déserteurs, qui les fait partir si précipitamment.

Dès 1934, le gouvernement a fixé une destination de repli par département, communiquée aux maires dès le début de la guerre. Pour l’Aisne, c’est la Mayenne. Tout est donc prévu quand il faut évacuer. Le repli des administrations se fait progressivement. Elles s’arrêtent dans le sud de l’Aisne, notamment à Château-Thierry, avant de quitter le département pour rejoindre la Mayenne.

Fuyant combats et bombardements, tous n’attendent pas l’ordre d’évacuation. Certains laissent tout derrière eux, d’autres réussissent à sauver quelques meubles, matelas, vêtements ou denrées.

Se déplaçant le plus souvent par groupes, les réfugiés circulent en voiture, chariot, bicyclette ou à pied. Ils gênent parfois les déplacements des troupes qui les font changer d’itinéraire.

Par ailleurs les Axonais n’arrivent pas tous en Mayenne. Que ce soit dû à des problèmes d’aiguillage ou à des mouvements de panique, les instructions de 1934 ne résistent pas aux réalités de la guerre.

Le refus du départ

Malgré la panique et les mouvements de foule, tout le monde ne part pas. Vieillards, infirmes et familles nombreuses ne suivent pas tous la première vague de départ. Ils attendent avec impatience les bus et autres transports qui doivent être mis à leur disposition.

Quelques hommes et femmes décident aussi de rester, au péril de leur vie et aident ceux qui fuient. Ils alimentent les centres d’accueil de réfugiés qui ne désemplissent pas depuis leur ouverture, ou s’engagent dans les équipes chargées de maîtriser les incendies. Bref, partout où le besoin s’en fait sentir ils sont là, jusqu’au dernier instant. Ils n’évacuent que sous les ordres de l’armée et n’hésitent pas à revenir malgré le danger pour sauver ce qui peut encore l’être. C’est grâce à leur dévouement que de nombreuses archives ont pu nous parvenir.

Le retour

Après le repli du gouvernement le 9 juin 1940, Paris est déclarée ville ouverte le 14. Cette décision militaire est prise pour épargner la population civile. Les troupes allemandes défilent sur les Champs Elysée sans se voir opposer aucune résistance. L’armistice est signée le 22 juin 1940 à Rethondes. Hitler fait un dernier affront à la France en exigeant de signer dans le wagon qui avait reçu les Alliés victorieux le 11 novembre 1918. La convention d’armistice comprend 24 articles : clauses militaires (dont le désarmement), clauses stratégiques et politiques (l’occupation et ses zones), clauses économiques sur le contrôle des marchandises et valeurs. 

Elle entre en vigueur le 25 juin 1940. A partir de cette date les réfugiés se remettent en route. A leur retour, ils ne peuvent que constater dégâts et pillages. Il faut tout reconstruire et surtout s’adapter une nouvelle fois à une vie sous occupation allemande.

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