La monographie communale de Paars

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Les monographies communales sont rédigées par les instituteurs suite à une initiative lancée par la Société de géographie de l’Aisne en 1883. 
Afin de les dresser, les instituteurs se reportaient en particulier aux archives communales, notamment à l’état civil, au cadastre et aux registres de délibérations. Dans certaines monographies figure la liste des documents conservés dans la commune. En comparant avec l’inventaire actuel des archives communales, cela nous permet de mesurer l’ampleur des pertes et destructions subies depuis la fin du XIXe siècle.

Le plan des monographies aborde la géographie physique (situation géographique, toponymie, géologie, météorologie, démographie, environnement, particularités des habitants), la géographie historique (archéologie, architecture, évènements remarquables, légendes, instruction) et la géographie économique (agriculture, industrie, condition ouvrière, chasse et pêche, animaux).

La monographie de la commune de Paars est un très bel exemple de la richesse de cette collection conservée dans la sous-série 13 T. Ecrite en 1888 par l’instituteur Gaston Droux, elle se compose d’une soixantaine de pages, illustrées par une dizaine de dessins et de cartes. 
Les informations apportées sont souvent accompagnées de quelques anecdotes comme la présence d’écrevisses dans la partie supérieure du rû de Paars ou encore les sables mouvants de la fontaine Saint-Rufin capables d’engloutir des perches de 3 à 4 mètres !

La monographie détaille notamment :

  • le caractère des habitants de Paars, décrits comme étant de « mœurs très douces » : « il n’est peut-être pas dans le canton de commune qui donne moins de soucis à la gendarmerie et de travail aux gens de justice » ;
  • l’architecture de l’église Saint Nicolas. Celle-ci portait une flèche « détruite par le feu du ciel » et était entourée de plusieurs tours dont les vestiges ont été retrouvés lors de fouilles. Quatre cloches étaient présentes dans le clocher : trois furent fondues en 1793 pour en faire des canons, la quatrième fut laissée pour servir en cas d’alerte ;
  • les cultures locales : 12000 pieds de vigne produisant un vin « suret, agréable au goût et très rafraîchissant » ; 25 hectares de betteraves dont la récolte était envoyée à la sucrerie de Fismes ; une importante production de chanvre qui permettait aux tisserands d’habiller toute la population ; la production d’asperges « très beau produit qui se vend avantageusement ».