Directions et chefferies du génie militaire
Jusqu’en 1691, les places fortes du royaume étaient réparties entre le département de la Guerre (fortifications de terre) et le département de la Marine (fortifications de mer), chacun disposant de sa propre administration. Les décès successifs des marquis de Seignelay (3 novembre 1690), secrétaire d’État à la Marine et de Louvois (16 juillet 1691), secrétaire d’État à la Guerre, permettent à Louis XIV de créer, le 21 juillet 1691, le « département des fortifications des places de terre et mer », qu’il confie à Michel Le Peletier de Souzy.
Les fortifications sont alors regroupées en 23 directions à la tête desquelles sont placés des directeurs des fortifications. Leur nombre a cependant évolué au fil du temps.
Chacune de ces directions est divisée en circonscriptions plus réduites : les chefferies, nommées ainsi car placées sous le commandement d’un chef du génie. Une chefferie regroupe généralement plusieurs places. Son rôle est de gérer le domaine militaire de l’État en prenant en charge les opérations de surveillance, d’extension et de réduction.
Les chefferies sont généralement concernées par les évolutions scientifiques et technologiques de leur époque, notamment à partir du XIXe siècle : développement des voies ferrées, aérostation, colombiers militaires, etc.
Après la Seconde Guerre mondiale, les directions des fortifications deviennent les directions des travaux du génie, tandis que les chefferies sont remplacées par les arrondissements des travaux du génie.
Le fonds conservé aux Archives départementales de l’Aisne se divise en six parties correspondant aux différentes places militaires du département de l’Aisne (Laon et Sissonne, La Fère, Hirson, Saint-Quentin, Guise et Soissons).
Le cadre de classement des archives a été fixé par le chapitre IV de L’instruction sur le service du génie dans les places du 7 juillet 1835. Il comprend 15 subdivisions méthodiques appelées articles, eux-mêmes divisés en paragraphes.
Chaque pièce au sein d’un article ou d’un paragraphe est numérotée selon sa date de création ou de réception. Le classement des pièces suit donc une logique à la fois numérique et chronologique. Leur typologie peut être très variée : rapports, plans, inventaires, correspondance, etc.
La consultation des registres d’inventaire des archives, numérisés ici et constitués pour chaque place, est indispensable pour mieux cerner sa recherche et se reporter à l’instrument de recherche du fonds afin de connaître les cotes à commander. Pour le consulter, cliquez sur l'inventaire du génie militaire.
Ces registres d’inventaire dressent la liste de toutes les pièces archivées en reprenant le cadre de classement de 1835 (articles, paragraphes, années, numéros de pièces). Pour chaque pièce, l’auteur, l’objet, la date ainsi que le nombre de documents sont indiqués.
Toutefois, il convient de noter que plusieurs pièces décrites dans ces inventaires sont manquantes.