Rechercher un soldat

Vous souhaitez retracer l'itinéraire de votre aïeul combattant ou soldat ? Vous trouverez ici toutes les pistes de recherche possibles.

Rechercher un soldat avant 1867

Avant 1867, les registres matricules n'étaient pas obligatoires. Dans le département de l'Aisne, les archives administratives du recrutement tenues par la Préfecture (listes de tirage au sort, tableaux de recensement, listes du contingent, documents du conseil de révision, etc.) ont malheureusement été victimes des destructions des deux guerres mondiales (voir aussi Nous connaître | Histoire des Archives départementales). Quelques listes nominatives ont parfois été préservées au sein des fonds municipaux, disponibles soit en mairie, soit aux Archives départementales (quand elles y ont été déposées - voir la sous-série E-dépôt).

Pour cette période, on se reportera donc en priorité aux registres dits de contrôle des troupes. Ils sont conservés et consultables au sein du Service historique de la Défense. Pour retrouver un individu dans ces volumes, il est nécessaire de connaître au préalable son unité (régiment, bataillon, compagnie) et sa date d’incorporation ou la période durant laquelle il a servi.

Pour l'Ancien Régime, un relevé numérique des soldats de la Picardie est en cours. Il est réalisé par dans le cadre d'un projet universitaire d'étudiants de l'INSA Rennes à partir de registres de contrôles de troupes. Régulièrement mis à jour il est disponible sur le site internet des Archives départementales de la Somme à l'adresse https://archives.somme.fr/page/soldats-picards-sous-l-ancien-regime-insa-rennes--2


Rechercher un soldat à partir de 1867

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Le soldat Lheureux du 401e régiment d’infanterie en octobre 1916

Les registres du recensement militaire - communément appelés registres matricules - listent tous les hommes d'une même classe d'âge. Une fiche signalétique fournit des informations familiales et physiques pour chaque individu mais aussi des renseignements complémentaires comme son niveau d'instruction. Elle détaille les affectations, les campagnes militaires, voire les conditions de décès du soldat.

Pour consulter ces registres, il convient tout d'abord de connaître l'année de naissance de l'individu. Il suffit ensuite d'ajouter 20 ans pour connaître sa classe (par exemple : un homme né en 1896 appartient à la classe 1916) ; mais il faut surtout connaître son lieu de résidence à l'âge de ses vingt ans pour pouvoir identifier le bureau de recrutement dont dépendait sa commune. Il existait trois bureaux de recrutement dans l'Aisne :

  • le bureau de Laon qui couvre l'arrondissement de Laon et dont le fonds est conservé sous la cote 20 R ;
  • le bureau de Saint-Quentin qui couvre les arrondissements de Saint-Quentin et Vervins et dont le fonds est conservé sous la cote 21 R ;
  • le bureau de Soissons qui couvre les arrondissements de Château-Thierry et Soissons et dont le fonds est conservé sous la cote 22 R.

Les registres des classes 1867 à 1877 sont consultables en ligne (Archives numérisées | Registres matricules). La recherche commence par la consultation des tables alphabétiques tenues par bureau de recensement, celles-ci renvoyant au numéro de matricule.

Les registres des classes 1878 à 1921 sont non seulement disponibles en ligne mais ont été indexés nominativement. Une base de données (Archives numérisées | Registres matricules indexés) permet de les consulter aisément en interrogeant par exemple le nom, le prénom, la date de naissance, le lieu de naissance ou de résidence.

Les registres des classes 1922 à 1939 ne sont pas disponibles en ligne car ils sont soumis à des délais de communicabilité non échus protégeant la vie privée et le secret médical. Seules les tables sont consultables en ligne (Archives numérisées | Registres matricules). Attention : à partir de 1931, les tables ne sont plus tenues par département mais par région militaire : pour le nord de la France et l'ex-Picardie, elles ont été numérisées par les Archives départementales du Nord (Tables des états signalétiques et des services militaires). La consultation des fiches s'effectue quant à elle sur demande écrite à archives@aisne.fr. Si la fiche ne renferme aucune donnée de nature judiciaire ou médicale, sa reproduction est envoyée gratuitement sous format électronique. Dans le cas inverse, une demande d'accès dite par dérogation sera nécessaire (voir pour plus d'informations les règles de communicabilité des archives).

Les registres des classes postérieures à 1940 ne sont pas conservés aux Archives départementales de l'Aisne : ils sont consultables auprès du Centre des archives du personnel militaire.

 

À noter. Si vous ne connaissez pas le lieu de résidence à 20 ans du soldat, plusieurs outils à l’échelle de toute la France sont disponibles :

  • le Grand Mémorial donne accès aux fiches des soldats ayant combattu pendant la Première Guerre mondiale ;
  • la base de noms de Francearchives permet d'effectuer des recherches dans les registres de recrutement militaire et états de signalement et services de 1867 à 1921.

Retracer le parcours d'unités de combats

Le feuillet matricule détaille les affectations des militaires mobilisés. Pour connaître avec précision les lieux où a combattu votre aïeul, vous pouvez utilement consulter les journaux des marches et opérations de toutes les unités engagées au cours de la Première Guerre mondiale. Un partenariat entre la direction de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives du ministère de la Défense et le Service historique de la Défense a permis la numérisation de ces journaux qui sont consultables en ligne :

Mémoires des hommes - Journaux des unités engagées dans la Première Guerre mondiale


Rechercher un mort pour la France

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Cimetière de Pontavert, 1917

Plusieurs sources sont exploitables pour retrouver des informations relatives aux militaires décédés en temps de guerre.

 

Fichier national des morts pour la France

Le fichier national créé par l’administration des anciens combattants après le conflit regroupe près de 1,3 millions de fiches des « Morts pour la France ». Ce fichier s’avère très utile si vous ne disposez d’aucune information quant à votre aïeul : il fournit éléments d’état civil (date et lieu de naissance) ; lieu de recrutement et numéro matricule ; unités d’affectation ; grades ; date, lieu et conditions du décès. Il permet en outre de connaître avec exactitude la date de transcription de l’acte de décès ou, si votre aïeul a fait l’objet d’un jugement déclaratif de décès, la date et la juridiction ayant rendu ce jugement, ce qui indique que son corps n’a pu être retrouvé.

La recherche s’effectue grâce au patronyme :

Mémoires des hommes - Base de données des Morts pour la France de la Première Guerre mondiale

 

Le mémorial virtuel du Chemin des Dames

Ce site réalisé par le Conseil départemental de l'Aisne permet de rechercher un combattant mort sur le Chemin des Dames durant la Première Guerre mondiale :

Mémorial virtuel du Chemin des Dames

 

Sépultures de guerre

Le ministère de la Défense permet également de rechercher le lieu d’inhumation des victimes du conflit, qu’elles soient enterrées dans les nécropoles nationales ou dans les carrés militaires communaux.

La recherche s’effectue grâce au patronyme :

Mémoires des hommes - Sépultures de guerre

Par ailleurs, un projet élaboré dans le cadre de l’association FranceGenWeb, MémorialGenWeb, a entrepris de recenser les monuments aux morts et de relever les noms des soldats et victimes civiles, français et étrangers, tués ou disparus par faits de guerre, et « Morts pour la France » :

Mémorial Gen Web

On peut aussi contacter le service suivant :

Office national des anciens combattants – Service des sépultures de guerre de l’Aisne
Route d’Etinehem – 80340 Bray-sur-Somme
Tél. : 03 22 76 17 72

 

Les Archives départementales de l’Aisne conservent également de nombreux documents susceptibles de vous apporter de précieux renseignements :

  • l’acte de décès du soldat est en règle générale transcrit sur les registres d’état civil de sa dernière commune de résidence. Si le corps de votre aïeul n’a pu être trouvé, le jugement déclaratif de décès permet d’établir un acte d’état civil qui peut ensuite être porté sur les registres, parfois plusieurs années après la fin du conflit.
  • les archives communales s’avèrent extrêmement précieuses. Les maires ont été confrontés à la mort : dès 1915, ils établissent des plans de localisation des tombes isolées (mentionnant parfois les circonstances des décès), des listes des victimes militaires inhumées dans les carrés communaux ou, après la guerre, des listes des dépouilles exhumées pour être rapatriées par les familles. Ces documents, conservés au sein de la sous série 4 H (mesures d’exception et faits de guerre) du cadre de classement des archives communales, peuvent ainsi vous permettre de localiser la sépulture de votre aïeul.

Recherché un blessé de guerre

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Soldats blessés de l'hôpital d'évacuation n° 32

Outre les informations portées sur le feuillet matricule, certaines pistes peuvent être explorées.

Le Service des archives médicales et hospitalières des Armées (SAMHA) basé à Limoges conserve les archives médicales produites par les hôpitaux et formations sanitaires et militaires ayant fonctionné en France et dans les anciennes colonies. Le fonds conservé pour la Première Guerre mondiale des archives des postes de secours régimentaires aux hôpitaux de l’intérieur, en passant par les hôpitaux d’orientation et d’évacuation (HOE), représente près de 6 kilomètres linéaires de documents.

Pour effectuer une recherche, vous pouvez contacter directement ce service à l’adresse suivante :

Service des archives médicales hospitalières des Armées
23 rue de Châteauroux - B.P. 21105 - 87052 Limoges Cedex 2
Tél. : 05 55 12 12 40
Courriel : exploitation.samha@orange.fr ou samha@orange.fr


Rechercher un prisonnier de guerre

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Prisonniers français de la cote 108, 1917

Durant la Première Guerre mondiale, des millions de personnes, militaires et civils, furent capturées et internées dans des camps de détention. Les Etats en guerre adressèrent au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) des listes de prisonniers. Il est désormais possible de consulter ces informations en ligne.

La recherche s’effectue grâce au patronyme :

grandeguerre.icrc.org

Pour la Seconde Guerre mondiale, les données ont été pour partie collectées à l'échelle du département par les comités locaux de la Croix rouge. Les fiches sont consultables sur https://sahs-soissons.org/guerre-39-45/ (attention : le fonds de la Croix rouge a été transféré en 2023 de la Société historique de Soissons aux Archives départementales).


Rechercher un ancien combattant

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Carte d'ancien combattant de Georges Eugène Georgin, 1930

Les cartes d'anciens combattants

À la fin de la première guerre mondiale, les anciens combattants regroupés dans de nombreuses associations, militent pour la revalorisation des pensions et la reconnaissance de la qualité de combattant. En juin 1927, l'Office du combattant est créé ; il est chargé de délivrer une carte à tous ceux qui ont passé au moins trois mois dans une unité combattante ou qui ont été blessés. Les Archives départementales de l'Aisne conservent 38 000 dossiers d'anciens combattants conservés sous les cotes 3 R 2/163 à 893. Ceux-ci contiennent le plus souvent un certificat provisoire, la « carte verte » d'ancien combattant et la carte définitive du combattant. Ils sont également susceptibles de contenir des demandes de renouvellement et des déclarations des états de service (certificat médical, bulletin individuel...).

Un fichier alphabétique, conservé sous les cotes 3 R 2/112 à 152, permet de retrouver la cote du dossier.

 

Les archives communales

De nombreux combattants ont été blessés au cours du conflit. De multiples organismes sont créés afin de faciliter la réintégration des grands blessés dans la société civile ; d'autres versent des pensions d'invalidité. Les archives communales peuvent vous permettre de trouver trace de votre aïeul :

  • la sous-série 4 H est susceptible de contenir des documents relatifs aux entreprises de rééducation ou de réadaptation à la vie professionnelle.
  • la sous-série 5 Q, consacrée à l'application des lois d'assistance et de prévoyance, contient généralement des dossiers consacrés au suivi des soins médicaux gratuits et des allocations aux victimes du conflit.

Attention ! La composition des fonds communaux varie d'une commune à l'autre.