Du tramway au Poma 2000

La ville de Laon est bâtie sur une montagne, une place forte culminant à plus de 100 m au dessus de la plaine. Cette topographie si particulière marque le paysage de l’Aisne depuis des siècles. Chef-lieu de département, Laon concentre les administrations départementales, les juridictions locales, les établissements d’enseignement et de santé et une garnison militaire. L’habitat est très dense : on estime à environ 9 000 le nombre d’habitants vivant sur le plateau dans la première partie du XIX^e siècle. La plaine est constituée de petits villages agricoles comme Vaux, Saint-Marcel, Ardon, Semilly ou La Neuville. 

L’arrivée du train Tergnier-Reims en 1857 offre de nouveaux horizons. Il apporte une solution à l’enclavement de la ville, mais bouleverse à jamais son organisation géographique. En effet, pour des raisons techniques évidentes, il est impossible de construire la gare en ville haute. Celle-ci est donc implantée au pied de la butte. C’est le début du développement des faubourgs commerçants et du quartier de la gare. Le nombre de passagers empruntant le train croit à une vitesse considérable. En 1890, plus de 800 000 passagers passent par Laon. Ils se rendent principalement sur la Plateau ou dans les faubourgs. Dans les années 1860, le développement de nouvelles lignes de train (Paris, Soissons, Le Cateau) fait de la ville basse un nouveau pôle d’attraction. Entre 1861 et 1891, la population passe de 10 090 habitants à 14 219 habitants. Cette nouvelle population s’installe dans le quartier de la gare.Cette révolution ferroviaire modifie les mouvements de population vers la liaison entre le quartier administratif et la gare. En effet, toutes les administrations (préfecture, palais de justice, lycée, école normale, hôpital) restent concentrées sur le plateau. 

A partir des années 1880, la liaison ville haute - ville basse entre au cœur des préoccupations municipales. La réflexion sur les transports collectifs est le fruit d’une volonté politique, d’une prise de conscience des besoins de la population et de la mise au point de nouvelles techniques. Le développement de moyens de transport efficaces doit prendre en compte à la fois la topographie particulière de la ville et le respect de l’architecture médiévale. Toute la difficulté va être de trouver un moyen de transport performant, durable et esthétiquement agréable afin de répondre à toutes les attentes.