La marque de fabrique « Calèche »

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Il n’est pas rare de trouver dans les fonds conservés aux Archives départementales de l’Aisne, en complément des documents papier, des objets. C’est le cas du fonds du tribunal de commerce de Soissons versés en 2004 et 2009. En effet, à côté des nombreuses pièces papier, des objets sont conservés et reflètent l’activité industrielle du département de l’Aisne au XXe siècle. Ces objets sont les marques de fabrique déposées auparavant dans les tribunaux de commerce pour enregistrement.

 

La marque de fabrique est la dénomination ou le signe de représentation graphique ou sonore qui caractérise l'activité économique d'une personne ou d'une entreprise dont la propriété s'acquiert par l'enregistrement, auparavant, au tribunal de commerce, de nos jours, à l'Institut de la propriété industrielle. Elle a pour but de garantir au consommateur ou à l'utilisateur final l'identité d'origine du produit désigné par la marque, en lui permettant de le distinguer sans confusion possible des produits d’autres provenances.

 

De nombreuses marques de fabrique conservées dans le fonds du tribunal de commerce de Soissons concernent la Société anonyme des biscuits Belin de Château-Thierry. Le tampon présenté ici concerne la marque de fabrique « Calèche ». Il a été déposé le 15 mai 1963 et enregistré sous le numéro 300 au registre d’enregistrement des dépôts de marques de fabrique et de commerce[i]. Il désigne des produits de biscuiterie sucrée toujours présents aujourd’hui dans le circuit alimentaire.

 

La première manufacture des biscuits Belin a été créée par Gustave Belin en 1902 à Bagnolet. Fort de son succès, il crée en 1931 la Société anonyme des biscuits Belin en louant un ancien garage au 10 de la rue Henri Petit à Château-Thierry. Il utilise les compétences de Raymond Dallemagne, un de ses anciens contremaîtres de Bagnolet, et son futur bras droit, pour développer l’activité dans l’Aisne. Si Gustave Belin décède en 1939, l’entreprise n’en continue pas moins de se développer. Ainsi, en 1948, le premier four à bande, permettant la production de biscuits en continu, est mis en service. Quelque temps plus tard, en 1961, une nouvelle usine est installée à Château-Thierry qui devient dès lors le berceau de la production d’assortiments sucrés. Par ailleurs, un centre de recherche et de formation « Raymond Dallemagne » se crée en 1973 pour conquérir le marché du biscuit. À la fin des années 1970, les usines de Château-Thierry et de Ris-Orangis deviennent le cœur même de la société Belin. Mais à la suite de différents rachats des biscuiteries Belin par de grands groupes, de nombreuses usines ferment. Depuis 2009, il ne reste de l’aventure industrielle de Gustave Belin que l’usine de Château-Thierry.



[i]. Arch. dép. Aisne, 1599 W 45, p. 58.