L'agriculture à l'honneur
Ce grand livre comptable récapitule pour l’année 1939 toutes les dépenses effectuées par la direction des services agricoles de l’Aisne (ancêtre de la direction départementale de l’agriculture et de la forêt, devenue depuis 2010 direction départementale des territoires) pour son fonctionnement, le fonctionnement des différentes écoles qui lui étaient associées et le paiement des salaires de ses personnels.
Y sont donc détaillés les différents traitements, frais de résidences, indemnités pour charges de famille et autres, à la fois pour le personnel permanent de la DSA, mais également pour les différents intervenants en tant que professeurs dans les écoles. On y trouve également la mention « d’agents complémentaires en temps de guerre ».
Alors que plusieurs rubriques sont consacrées au matériel, d’autres voient les engrais apparaître (azotés et potassiques) pour des essais mais également pour des frais de démonstrations ! On peut y voir là les prémices d’une agriculture intensive …
La formation n’est pas en reste avec les frais de fonctionnement et d’entretien de l’école ménagère qui était ambulante, de l’école d’agriculture d’hiver, la mention de cours ménagers à l’école normale, la préparation au brevet agricole : jeunes filles et jeunes gens sont donc pris en charge par l’enseignement agricole, les filles sur des questions plus domestiques et les garçons sur le technique et la pratique.
Ce document rend donc vivantes les préoccupations de l’Etat vis-à-vis de l’agriculture à l’époque, d’autant qu’avec la guerre la question du ravitaillement devient très rapidement une priorité. Le département de l’Aisne, première puissance agroalimentaire de France et chef lieu de la préfecture régionale, est désigné en 1940 pour ravitailler les grandes villes, en particulier Paris et Lille.
