Jean de La Fontaine : un homme de lettres et de passion

Jean de La Fontaine dans la forêt entouré d'animaux illustrant ses fables, gravure d’après Charles-Nicolas Cochin et Etienne Fessard, sans date (Arch. dép. Aisne, 17 Fi 164).

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Jean de La Fontaine : un homme de lettres et de passion

C’est à Château-Thierry, le 8 juillet 1621, que naît Jean de La Fontaine, fils de Charles et de Françoise Pidoux qui, d’un premier mariage, avait eu une fille prénommée Anne. Fils d’une famille aisée, son père travaille dans l’administration des Eaux et Forêts du duché de Château-Thierry. Un second enfant, Claude, naît au sein du couple en 1623.

Jean grandit dans la ville qui l’a vu naître. Après des études au collège de Château-Thierry, il entre en 1641 à l’Oratoire. Il y reçoit une formation théologique et philosophique, mais n’y trouve pas sa voie. Il revient alors à Château-Thierry avant de reprendre des études de droit à Paris afin de devenir avocat.

Son mariage en 1647 avec la jeune Marie Héricart n’est pas un mariage d’amour, mais la dot de la mariée lui confère une situation très confortable et renforce sa situation de notable. De cette union naît le 30 octobre 1653 un enfant qui est prénommé Charles. Les deux époux se séparent toutefois en 1658.

À l’âge de 31 ans, il achète la charge de maître particulier triennal des Eaux et Forêts du duché de Château-Thierry à Philippe de Prast, le mari de sa sœur. Puis, en 1656, il reçoit en héritage la charge de maître particulier ancien des Eaux et Forêts et capitaine des chasses du duché de Château-Thierry. Plusieurs documents d’archives montrent que le fabuliste n’a jamais exercé la fonction de capitaine des chasses dont la mention est parfois barrée. En 1671, ses fonctions au sein de l’administration des Eaux et Forêts prennent fin et il peut alors se consacrer entièrement à sa passion pour la littérature.

Sa carrière littéraire commence en 1654 avec la reprise de la pièce L’Eunuque, de l’auteur antique Térence, sans connaître le succès escompté. En 1665, il publie la première partie des Contes et nouvelles en vers puis la seconde partie l’année suivante. Ces contes libertins lui apportent la notoriété.

Jean de La Fontaine devient l’ami de Nicolas Fouquet, alors surintendant des Finances et protecteur des artistes de son temps. Mis en relation par Jannart, l’oncle de Marie Héricart, ou par Paul Pellisson, le secrétaire de Fouquet, les deux hommes nouent une vraie relation d’amitié. L’auteur est désormais sous la protection du surintendant et touche une pension qui lui permet de se consacrer à l’écriture. En 1658, La Fontaine lui dédie Adonis. Le Songe de Vaux, œuvre inachevée, décrit le château de Vaux-le-Vicomte, demeure de Fouquet, alors en construction. Quand ce dernier est arrêté et accusé par Louis XIV, La Fontaine lui apporte un soutien sans faille et prend position en faveur de l’ex-ministre dans deux œuvres : Elégie aux nymphes de Vaux en 1661 et Ode au roi pour M. Fouquet deux ans plus tard. Cette prise de position, risquée, vaut à La Fontaine d’être exilé de la cour du roi.

En 1668, l’auteur publie ses Fables choisies mises en vers et les dédie au dauphin, Louis de France. Le succès est immédiat. Le second recueil de Fables, qu’il dédie à madame de Montespan, est publié en 1678 et le troisième en 1693-1694.

En parallèle des fables, l’auteur publie d’autres ouvrages et est élu à l’Académie française à l’âge de 63 ans. Il décède à Paris le 13 avril 1691.