Février 1955 : la préfecture sous la neige

1970 W
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Même si la vague de froid qui s’est abattue sur la France en 1956 en a fait l’un des plus terribles hivers du pays, celui de 1955 n’a pas non plus été particulièrement clément, comme le démontrent ces photographies de la préfecture de l’Aisne à Laon sous la neige, prises le 22 février 1955.


Ces dernières font partie d’un ensemble d’une douzaine de pièces montrant la préfecture et ses jardins après un épisode neigeux. Le photographe a privilégié des vues de paysages, avec un aspect que l’on pourrait qualifier d’artistique en jouant sur la composition et la profondeur. L’absence d’être humain renforce également le caractère isolé et hors du temps auquel on a tendance à rattacher les scènes enneigées. En recouvrant les éléments de son blanc et délicat manteau tout en assourdissant les sons, la neige transforme les paysages en scènes dignes de contes de fées : c’est probablement ce ressenti que l’auteur de ces photographies a voulu faire passer.


Même si elles sont conservées dans le fonds de la Direction des Bâtiments (1970 W), ces photographies n’ont pas été prises par l’un de ses agents. En effet, avec les tirages, un message portant l’en-tête du chef de cabinet du préfet indique « Photos du parc de la Préfecture à conserver par vos services » tout en mentionnant la date des prises de vues. Ce mot n’indique pas qui en est l’auteur, mais cette note provenant directement du chef du cabinet, il n’est pas impossible que ce soit lui-même, voire le préfet Roger Bonnaud-Delamare, qui en soient à l'origine. Logeant lui-même à la préfecture, il est l’une des personnes les mieux placées pour avoir pris ces clichés.


Outre leur intérêt plastique, ces photographies montrent la préfecture, et plus particulièrement son parc, dans les années 1950. Elles documentent ainsi des éléments architecturaux aujourd’hui disparus comme la serre accolée au bâtiment, détruite depuis. Les ruines que l’on distingue derrière la fontaine, quant à elles, existent toujours : ce sont celles de la porte de la chapelle de l’abbaye Saint-Jean. C'est en effet à la Révolution que l'administration départementale s'est installée dans les locaux de cette ancienne abbaye, fondée en 648 par sainte Salaberge.


Le fonds de la Direction des Bâtiments étant essentiellement composés de documents dits techniques : ces photographies au sujet relativement original lui apportent une note plus poétique, tout en donnant un bel exemple de la fascination qu’exerce sur nous la beauté des paysages enneigés.