Dossier de dommages de guerre d’André Vergnol

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André Vergnol (1882-1972) est un photographe soissonnais. Né à Soissons le 30 mai 1882, il effectue son service militaire d’octobre 1905 à septembre 1906 au sein du 67e régiment d’infanterie alors caserné à Soissons. Puis, il travaille à Paris, notamment comme photographe dans la société Lumière. Par la suite, il tient un atelier et magasin de photographie à Soissons, au 9 rue du Collège, qui ferme en août 1914 avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale et qui est totalement détruit en 1916 par les bombardements ennemis.

 

Mobilisé dès septembre 1914, André Vergnol part pour le front en mai 1915. Il aurait ainsi participé à une expédition en ballon qui survola Soissons au moment du conflit. Durant la guerre, il parfait sa formation de photographe en utilisant le matériel militaire.

 

La paix revenue, il s’installe de nouveau à Soissons et participe à la constitution des dossiers de dommages de guerre en photographiant les propriétés détruites afin d’illustrer les demandes d’indemnités. Il met également à la disposition des sinistrés des clichés photographiques qui servent de support à la reconstruction immobilière.

 

Après la mort de son père, le 28 septembre 1919, il reprend l’entreprise familiale en reconstruisant son commerce grâce aux indemnités de dommages de guerre. Ses affaires prospèrent à partir de l’année 1922 et son magasin devient un foyer d’une grande animation. Il diversifie aussi son activité en développant une photographie de presse plus importante. Au fil des années, André Vergnol connait une popularité qui ne cesse de grandir et qui dépasse le simple cadre de la vie locale. Il s’impose comme la référence nationale de la photographie du Soissonnais et jusqu’en 1933, sa production participe à la promotion du Soissonnais au niveau national. Mais avec la démocratisation de la photographie, son activité se réduit, même s’il conserve une place prépondérante dans son domaine.

 

Lors de la Seconde Guerre mondiale, Soissons est occupée par l’ennemi dès le 8 juin 1940 et il faut attendre la capitulation du 17 juin pour voir les habitants revenir d’exode et découvrir leurs maisons pillées. C’est le cas d’André Vergnol, comme le montrent les images ci-dessus. Ces photographies, extraites de son dossier de dommages de guerre, concernent particulièrement le mobilier familial et personnel du photographe détaillé dans des listes jointes au dossier. Celles-ci attestent également d’un vol de tableaux dont une reproduction photographique est jointe au dossier. La poursuite de son activité sous l’occupation allemande est difficile à cause des contraintes imposées et en raison des destructions dont le magasin a été victime.

 

Après-guerre, son activité se fait plus discrète et coïncide avec la possession de plus en plus courante, dans les années 1960, d’un appareil photographique dans les foyers français. Aussi, André Vergnol ferme son magasin en 1967.

 

Le fonds d’André Vergnol, conservé aux Archives départementales de l’Aisne dans la sous-série 13 Fi, se compose d’environ 8 000 plaques de verre qui illustrent l’après Première Guerre mondiale et qui sont couramment utilisées dans des publications ou des expositions retraçant l’histoire de Soissons et du Soissonnais.