Le bâtiment des Archives, gardien de la mémoire

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C’est bien connu, les archives sont gourmandes d’espace. L’accroissement des capacités de stockage des dépôts est donc une question récurrente dans la vie d’un archiviste.

 

Pourtant, cette lettre du 22 avril 1948 du ministre de l’Éducation nationale, dont dépend la direction des Archives de France, au préfet de l’Aisne, a de quoi surprendre. En effet, la construction d’un bâtiment d’archives est normalement l’occasion d’augmenter le volume d’accueil des documents, c’est même là une nécessité. Or, il est ici précisé que « le nouveau dépôt devra comprendre au moins 5 000 mètres de rayonnage, minimum indispensable, celui qu’il est destiné à remplacer en ayant contenu 7 000 ». En fait, le bombardement du bâtiment en août 1944 a détruit une grande partie des collections, déjà bien malmenées lors de la Première Guerre mondiale.

 

Trouver l’emplacement idéal n’est cependant pas chose aisée pour « remplir les conditions de métrage, d’isolement relatif et de possibilité d’extension requises » sans oublier les indispensables salles de tri, de lecture et bureaux du personnel. En 1948, la cité administrative de Laon semble répondre à tous ces critères. Le projet s’enrichit par la suite d’un centre de microfilmage devant servir à la reconstitution des archives perdues suite aux vicissitudes des deux conflits mondiaux. Finalement, c’est en 1954 que les Archives s’installent dans leur nouveau bâtiment qui comporte huit kilomètres de rayonnage. Celui-ci est situé rue de Signier, près de la préfecture et de l’ancien dépôt.  Rapidement saturé, le bâtiment est au trois-quarts plein deux ans plus tard, il faut de nouveau déménager. En 1977, les Archives départementales s’installent dans leur bâtiment actuel, au 28 de la rue Fernand Christ, avec une capacité de stockage de vingt et un kilomètres linéaires.

 

Depuis, le volume des documents produits par les administrations n’a cessé de croître, nécessitant toujours plus de rayonnages pour assurer leur bonne conservation. Et contrairement aux idées reçues, la dématérialisation et l’archivage électronique ne pourront pas résoudre à eux seuls ces questions de manque d’espace.

 

Aussi, les Archives départementales de l’Aisne se préparent-elles à un nouveau déménagement, à l’horizon 2017-2018, avec la construction d’un nouveau bâtiment qui pourra contenir près de quarante kilomètres linéaires d’archives historiques, mémoire de l’histoire, ô combien riche, de notre département.