La Défense passive au groupe scolaire Petit-Neuville

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Afin de protéger les populations civiles en cas de guerre, de nombreuses mesures de protection sont mises en place à partir des années 30, c’est la Défense passive. Le plus grand danger pour les civils lors des conflits étant les bombardements, la Défense passive porte essentiellement sur la prévention, la surveillance et la construction d’abris. Si dans les grandes villes, telles que Paris ou Londres, les abris se situent dans le métro, d’autres moyens de protection doivent être mis en place pour les communes qui ne disposent pas de ce type d’infrastructures.

 

Le plan des tranchées du groupe scolaire Petit-Neuville de Saint-Quentin, qui comprend l’école des Girondins et l’école Xavier Aubryet, en est le parfait exemple. Ce document, issu du dossier de dommages de guerre du groupe scolaire, illustre les moyens mis en place pour la défense des populations. En effet, en 1940, des tranchées sont creusées dans les cours des deux écoles par des soldats du Génie afin de protéger, en cas d’alerte, la population civile et les troupes en garnison. À la fin de la guerre, la direction de la Défense passive de Paris ordonne le comblement de ces tranchées au commissariat à la Reconstruction de Laon.

 

Afin d’aider les communes et les particuliers touchés par la guerre, des indemnités sont versées par le ministère de la Reconstruction et du Logement. Pour percevoir ces indemnités, un dossier doit être constitué précisant la nature des dommages, le descriptif et le montant des travaux. Les tranchées du groupe scolaire, construites en raison du conflit, sont ainsi considérées comme un dommage de guerre et leur remblaiement fait l’objet d’un remboursement, ce qui explique la présence du plan des tranchées dans le dossier.

 

Par ailleurs, le groupe scolaire connait d’autres vicissitudes lors de cette guerre. En effet, les autorités allemandes occupent l’école maternelle et l’école des garçons du 25 juin 1940 au 31 août 1944 et celle des filles du 25 juin 1940 au 31 octobre 1941. Cette occupation cause de nombreux dégâts, tant sur le bâtiment qu’au niveau du mobilier. L’école est également touchée par des bombardements, en mars et en juin 1944, qui endommagent la toiture et les fenêtres. Il faudra plusieurs travaux de réfection, ainsi que le remplacement d’une grande partie du matériel scolaire, pour tout remettre en état.